La langue des signes : comment mieux comprendre bébé

Depuis l’âge de 9 mois environ, nous pratiquons la langue des signes avec Lola. Le confinement nous a permis de développer davantage cette pratique. L’utilisation des gestes a suscité plusieurs interrogations autour de nous puis sur les réseaux. J’ai donc décidé de vous parler de notre expérience à utiliser la langue des signes pour mieux comprendre Lola.

Signer en parlant ?

Je l’ai toujours vécu depuis ma tendre enfance avec mon cher papy qui était malentendant. Lui-même n’avait pas appris la langue des signes, mais nous avions nos propres gestes. Pour Thibault et moi, qui travaillons tous les deux dans le commerce, nous étions frustrés de ne pas pouvoir communiquer avec quelqu’un qui avait du mal à s’exprimer ou à comprendre les sentiments d’un enfant.

La deuxième raison c’est que Lola commençait à avoir des tempêtes émotionnelles, nous avions du mal à comprendre certains comportements. La langue des signes facilite la communication et c’est véridique ! Aujourd’hui elle nous signe ses sentiments, ses besoins ce qui est plus plaisant.

Lola est sourde ? C’est timidement qu’on nous a posé plusieurs fois la question. Non Lola ne l’est pas :). L’apprentissage de la parole est un processus long (plus ou moins en fonction des âges), la langue des signes permet de renforcer la relation avec l’enfant et donc augmenter leur confiance en eux. Ils sont moins frustrés de signer leurs besoins puisque nous, adultes, nous comprenons grâce à la langue des signes.

Comment avons-nous procédé ?

J’ai réalisé un atelier signe à la maison avec une représentante puis quelques amies. Nous avons appris quelques mots via des images, des chansons, des comptines. Mais aussi grâce à LittleBunbao via Instagram. Marie est interprète en langue des signes.

La règle numéro une et fondamentale : faire le geste en même temps que prononcer le mot. À force de répéter le mot avec le geste, l’enfant va comprendre la signification du mot. Je vous avoue que les premières fois ont été rudes, mais c’est devenu un réflexe.

Nous avons pratiqué la langue des signes encore plus pendant le confinement. Lola avait 16 mois, l’âge de dire les premiers mots, il était donc temps de s’y mettre plus sérieusement. Le livre instants de bébé nous a beaucoup aidé à pratiquer la LSF. Il est rempli de faits et gestes du quotidien. Je montrais donc les photos à Lola tout en signant l’action ou l’émotion. Dans un premier temps, on lui a appris les premiers mots et besoins du quotidien.

Avant 1 an je trouve personnellement qu’il n y a pas d’interactions, Lola me riait au visage quand je signais haha.

C’était notre temps calme à toutes les deux. Cela a porté ses fruits puisque Lola a signé le mot « encore » lors qu’elle voulait d’autres petits pains au beurre. J’étais tellement fière d’elle, de nous, que maintenant on en fait notre quotidien. Par mon travail, je n’ai pas forcément le temps de m’y consacrer pleinement, mais nous avons appris à Lola les signes : « encore », « j’aime », « je n’aime pas « , « s’il te plaît », « merci »,  » la peur « , « être fatigué », « la colère », « pleurer », « maman », « c’est bon ».

Nous essayons toutes les semaines de lui apprendre un nouveau geste, il faut avant tout que cet apprentissage soit du plaisir. Prenez votre temps si vous le souhaitez, voyez comment votre enfant réagit. Il y a des semaines où nous nous contentons de ce qu’elle sait déjà. Pour moi, cela doit être un moment de jeu, de plaisir et non de « travail ».

Mais la langue des signes va retarder son apprentissage à la parole ?

STOP !!! NO WAY !! Aucunement la langue des signes à un impact négatif sur l’acquisition du langage. Les signes ne remplacent pas la parole mais l’accompagnent. Alors fini les mythes !

Les émotions

Lola arrive à un âge où il est difficile de contrôler ses émotions, ne sachant pas elle même ce qu’elle ressent. De par des images, des photographies de tout petits, il est donc plus facile d’y mettre les mots tout en signant.

Lola s’est mise à pleurer et à me faire le signe « peur » tout en regardant le petit garçon.

Je vais vous raconter une anecdote personnelle qui nous est arrivée à Lola et moi dans un supermarché : C’était la période déconfinement, tout le monde avait des masques au supermarché, et un petit garçon avait un masque fait maison avec des squelettes dessus (oui c’est bizarre), ce petit garçon avait aussi des lunettes noires et une casquette. Lola s’est mise à pleurer et à me faire le signe « peur » tout en regardant le petit garçon. J’ai tellement hallucinée ! Et aussi fière d’elle. Sans l’apprentissage de la langue des signes, je n’aurai pas su d’où provenait ses pleurs. Suite à ça je l’ai rassurée. Cela lui a fait tellement de bien.

Lola signe beaucoup ses émotions, ce qui réduit la frustration et l’incompréhension.

Attention au ressource

Avant d’entreprendre l’apprentissage de la langue des signes, assurez-vous que l’interprète soit formé à la pédagogie Montessori et/ou à la Langue des Signes Françaises. Je vous conseille de faire appel à un professionnel ou d’aller sur le instagram de Little Bunbao, car vous trouverez de tout et n’importe quoi sur internet au risque de mal faire le geste.

Il y a de plus en plus d’ateliers bébés signeurs, je vous conseille pour celles et ceux qui habitent la région nantaise de prendre rendez-vous avec mon amie Justine qui vous proposera autour de coussins tout doux une initiation à un cours collectif ou individuel à la langue des signes.

Mes références

J’ai beaucoup aimé utiliser l’imagier « instants de bébé » de Isabelle Cottenceau. Ce livre nous suit partout. Il est trouvable sur ce site là

Marie, Littlebunbao, a créé son propre livre très complet sur le sujet. Un livre au design étonnant, sans parler de son contenu qui est grandiose.

Je regarde de temps à autres aussi ses vidéos sur Youtube

J’aime bien aussi écouter les comptines et des petites histoires en signant comme avec ce livre.

Notre aventure de bébé signeur ne se termine pas là. Pratiquez-vous la langue des signes à la maison ? Si oui, racontez-moi votre expérience !